Je t'aiderai, à une condition... ~ Colibris & Sekai (& Azur)

Amusée, Sekai retint le rire nerveux naissant dans sa poitrine. Bientôt, tout allait se mettre en place. Les rouages de son plan terrible tournaient à plein régime, tout se passait comme prévu. Il lui fallait juste quelques pigeons naïfs pour réussir...

Elle savoura l'expression tétanisée des chatons. Au loin, le tonnerre retentit, puissant. Elle se sentait dans son élément ici, avec l'orage violent, la pluie glaciale... Cela illustrait parfaitement sa volonté meurtrière.

Elle se lécha les babines, comme pour savourer un met imaginaire. Ses prunelles brillaient d'un éclat féroce dans la pénombre de la tanière. Elle aimait le fort pouvoir qu'elle exerçait sur Colibris et ses petits. De son ancien vivant, personne n'aurait tremblé devant elle. Elle n'avait eu droit qu'au mépris et la pitié.

Soudain, un violent coup de tonnerre retentit, plus fort que les précédents. De Sekai emmanait une lueur obscure, et des filaments de ténèbres entouraient son corps immaculé. Elle proféra ces paroles d'une voix profondes, comme si plusieurs personnes parlaient en elle :

Les serpents de ténèbres approchèrent lentement des chatons terrorisés.

Un filament visqueux s'enroula autour du petit corps de Mystère, comme pour le cajoler. Son bout tranchant glissait sur le chaton sans l'écorcher, lui coupant quelques poils au passage. L'expression de la petite boule de poils dégageait tout le dégoût du monde, et l'horreur.

Elle prononça ce dernier mot durement. Sans attendre un geste de la part de Colibris, elle reformula les mots mystérieux :

Les serpents de ténèbres furent aspirés, disparus dans le corps de Sekai.

Sekai ne dit rien un long moment. Les chatons... une perte de temps, rien de plus. Mais si c'était le prix à payer pour que Colibris la rejoigne...

Fielleuse, elle se pencha vers Azur, les crocs dévoilés dans un rictus effrayant.

Terrorisée, la chatonne se cacha derrière sa mère.

Bien, reprit-elle, impériale, mes consignes sont simples pour ceux qui me rejoignent : faire en sorte que les clans ne nous oublient pour rien au monde. Nous serons leur apocalypse à eux. Je veux... la fin des chats de clan.

Elle se lécha à nouveau le poitrail, qui s'était gonflé d'électricité statique à cause de l'orage. Le tonnerre gronda, menaçant. Il n'y avait pas à dire, Sekai se délectait de cette ambiance sombre...

Elle se hâta d'ajouter :

Sekai resta bouche bée. Je ne m'y attendais pas à celle-là... Je vais calmer vite fait les ardeurs de cette minette...

Elle cracha ces derniers mots, avec tout le dégoût du monde.

Elle se tourna vers Azur, plantant ses yeux dans les siens, comme pour s'adresser à elle personnellement. L'air se chargea d'une tension palpable, lourde, dans laquelle l'orage n'avait rien à voir malgré sa violence.

Comme lui avait proposé son hôte, elle se dirigea d'un pas léger vers le fond de la tanière, totalement à l'aise. Elle s'y roula en boule ; si on oubliait la scène d'avant, on pourrait la comparer à une mignonne boule de coton.